Le musée des beaux arts de Dijon

 

Voici sans doute un des musées les plus riches en oeuvres de Lapicque.

Ce musée, grâce à la donation Granville, présente un ensemble important d'oeuvres de Charles Lapicque.

  Plus d'infos sur ce musée (Wikipédia)  
  Informations pratiques (site des musées de Bourgogne) Fiche Lapicque du musée
  La reproduction en petite taille des trois tableaux suivants a été autorisée par le Musée des Beaux arts de Dijon (autorisation N° 1388 du 19 juin 2007).  
 

Le christ aux épines (1939).

Commentaires sur l'oeuvre

 

Le fameux tableau Régates vent arrière (1952), ayant servi de modèle au timbre édité par la poste en 1989.

 

Commentaires sur l'oeuvre.

Voir le timbre

 

Sur la route de Nagpour

(1961).

Commentaires sur l'oeuvre

 

Georges Lapicque (fils ainé du peintre), en 2004, devant le magnifique Coucher de soleil sur les Doges (1954).

En arrière plan, on distingue l'invitation au bonheur, autre toile majeure de l'époque vénitienne.

Commentaires sur l'oeuvre

 

Georges Lapicque (à gauche) et Norbert Ducrot (à droite), devant le même tableau.

Norbert Ducrot est un grand amateur de Charles Lapicque et anime des conférences fréquentes ayant pour thème la peinture de Charles Lapicque.

 

Le christ aux épines (commentaires extraits du livre La donation Granville, tome2, édité en 1976)
 

Peinture à l'huile sur papier. H: 53cm; L : 63,5cm. Signé et daté en bas à droite "Lapicque 39"
Donné par l'artiste en 1976

Au sujet de cette peinture capitale, Lapicque déclare :

« Cette oeuvre, peinte dans mon atelier de Bretagne à Pâques 1939, est la toute première d'une série par laquelle je devais illustrer des observations et des travaux scientifiques poursuivis quelques années auparavant. J'avais montré que la règle classique, celle de Vinci, préconisant de placer les bleus dans le lointain, les rouges, orangés et jaunes au premier plan, est un contre-sens il est plus logique, plus favorable de faire l'inverse (cf. « Le rouge et le bleu dans les arts », conférence à la quatrième réunion de l'institut d'Optique à Paris en 1935, dans Charles Lapicque, Essais sur l'art, l'espace et la destinée, Paris, 1958, pp. 247 et suivi).

C'est justement ce qui est illustré par ce Christ aux Épines, où l'on voit une ossature bleue au premier plan (c'est la figure) se détachant sur un fond qui va du jaune au rougeâtre.
Cette peinture devait être suivie d'autres du même type, des deux années suivantes. L'ossature mi-figurative mi-abstraite, exprime tantôt un personnage (Sainte Catherine de Fierbois, 1940), tantôt un paysage (Le port de Loguivy, 1939), tantôt les deux à la fois (La vocation maritime, 1940). C'est cette dernière toile, que je montrai en 1941 â l'exposition "Jeunes Peintres de Tradition Française" à la Galerie Braun, où elle devait susciter un vif intérêt et inspirer directement quelques-uns des artistes qui participaient â cette exposition » (comm. écrite, 1976).

Régates vent arrière (1952)
 

Peinture à l'huile sur toile. H : 116cm. L : 81cm. Signé et daté en bas à gauche "Lapicque 52".

Ce tableau fait partie dune importante série exécutée par Lapicque, en 1951 et 1952, sur le thème des régates, dans laquelle se trouvent une fois de plus exprimées les deux préoccupations majeures de l'artiste :
l'espace et le mouvement.
Les bateaux sont peints en valeurs claires et compartimentés de la même manière que le ciel et la mer, ce qui conduit à ne pas les privilégier en tant que motif dans la composition.
De plus, Lapicque rend ici les formes transparentes : approfondissant la recherche qu'il avait commencée dès 1939 avec ses oeuvres en rouge et bleu, l'artiste peint les voiles des bateaux de telle sorte qu'elles n'arrêtent pas le regard.
Il fait intervenir pour cela la mémoire : étant donné la mobilité des bateaux, le peintre se rappelle ce qu'il y a derrière les voiles et peut donc légitimement le représenter.
lI s'agit pour Lapicque de proposer par ce procédé « le rétablissement de nos droits par rapport à l'infirmité que crée l'opacité des corps et l'observation arrêtée un instant » (comm. or., 1975). Ainsi, tout en abolissant la profondeur, l'artiste veut-il exprimer la durée.
(voir l'article Lapicque et la mer)

Coucher de soleil sur les Doges (1954)
 

Peinture à l'huile sur toile. H: 65cm; L: 100cm. daté et signé en bas à gauche "Lapicque 54".

C'est avec la série des paysages nocturnes de Venise à laquelle appartient le présent tableau que commence la description proprement dite de la Cité des Doges par Lapicque. Délaissant les points de vue conventionnels et les monuments célèbres, Lapicque, "séduit par les couchers de soleil, les balises et les feux", va s'attacher â décrire cette « Venise nocturne qui l'a énormément frappé» (comm. or., 1975).
De fait, le véritable sujet de ce Coucher de soleil sur les Doges, indépendamment de la traduction du crépuscule par une harmonie colorée judicieusement choisie, est le « traitement des lumières artificielles » dont l'artiste dit lui-même qu'il est « sans antécédent dans la peinture. Lapicque s'est servi pour cela des conclusions tirées d'un travail scientifique qu'il avait effectué dans les années 30 sur la vision des points lumineux et notamment leur déformation quand il y a défaut de mise au point du cristallin (cf. Charles Lapicque, « Les images rétiniennes régulières, leurs déformations par irrégularités optiques de l'oeil » dans Réunions de l'institut d'optique, Paris, 1936, pp. 22 et suivi).
C'est ainsi que Lapicque, tout en usant de quelque liberté avec les résultats de cette expérience de physique, représente dans ce tableau les lumières par des points blancs ou parfois colorés qui sont entourés d'un halo et d'où partent des rayons. (en savoir plus)

La route de Nagpour (1961).

 

Peinture à l'huile sur toile. H : 73cm; L: 116cm.

Ce tableau fait partie d'une série réalisée par Lapicque en 1960 et 1961 sur le thème du tigre. S'aidant des animaux du zoo de Vincennes et du Jardin des plantes, Lapicque va représenter les tigres en liberté, dans leur milieu naturel, ici au nord de l'inde le long de la route de Nagpour qui était fréquentée par les caravanes. En plus de l'anecdote qui illustre le combat de l'homme et de l'animal, c'est évidemment la splendeur décorative des formes et des couleurs qui retient l'attention dans ce tableau
(voir d'autres tigres).